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Communiqué du conseil d’UFR en réponse à la pétition de l’équipe clinique psychanalytique du sujet
Une pétition en ligne a récemment été émise par des enseignants-chercheurs de psychologie du Laboratoire de Cliniques Psychopathologique et Interculturelle (LCPI) de l’Université de Toulouse-II Jean Jaurès.
Le conseil restreint de l’UFR de psychologie de l’Université Toulouse-II précise que cette pétition fait suite à un problème interne à une Unité de Recherche de notre université et non à une volonté d’écarter l’orientation lacanienne ou la psychanalyse.
Le conseil restreint de l’UFR de Psychologie tient à affirmer à l’ensemble de la communauté des psychologues, enseignants-chercheurs ou praticiens, et aux étudiants en psychologie, qu’il continue à défendre une approche pluraliste de la psychologie comme en témoigne l’offre de formation qui vient d’être accréditée pour la rentrée 2016. Chacun pourra constater que la place de la psychologie clinique d’inspiration psychanalytique et de la psychanalyse y est maintenue, notamment dans les trois parcours de Master que nous ouvrons sous la mention « Psychologie : psychopathologie clinique psychanalytique ».
Toulouse, le 23 janvier 2016
Lettre de soutien (de l’AECF) à l’équipe de recherche « clinique psychanalytique du sujet »
Lille, le 20 janvier 2016
Si le « retour du religieux » a été critiqué –à juste titre- quant aux dangers de l’obscurantisme, par des tenants de la science, voilà que parmi ceux-ci, s’imposent des adeptes d’une prédicativité ontologique, univoque, partageant la même logique que celle qu’ils peuvent dénoncer par ailleurs.
Alors que la psychanalyse freudienne propose une logique dont la scientificité met en valeur l’imprédicativité et la récursivité (qui excluent toute ontologie et tout essentialisme), des « empiristes » se prenant pour des « scientifiques », s’opposent à elle en confondant par dessus le marché, psychanalystes et discours psychanalytique.
C’est dans ce cadre épistémologique et dans ce contexte épistémique, bien définis, que notre association avait reçu Marie-Jean SAURET. La qualité des échanges qui ont eu lieu lors de sa conférence à Lille, a concrétisé l’intérêt accordé à l’exposé de l’avancée de ses travaux.
Face aux déplorables agissements rapportés par les membres de l’équipe « Clinique psychanalytique du sujet », les adhérents de l’AECF Lille sont soucieux et inquiets pour le savoir scientifique, censé être dispensé dans nos universités. Le rejet de la psychanalyse pour des prétextes fallacieux –telscelui de sa scientificité- montrent à l’envi que des opérations idéologico-politiques sont menées par ceux qui se parent et s’emparent de ce genre d’arguments. Ils refusent en fait de savoir que la prédicativité à visée ontologique n’a jamais été un gage infaillible de scientificité. Au contraire, celle-ci porte préjudice au développement du savoir scientifique .
C’est pourquoi les membres de l’AECF Lille apportent leur plein soutien à ces universitaires, afin qu’ils poursuivent sereinement et résolument leurs recherches et travaux, en adéquation avec l’éthique de la psychanalyse, qui est la garantie de son efficacité, laquelle transcende toutes les quantifications pseudo-scientifiques, qui bafouent la singularité et piétinent les dimensions que celle-ci impliquent, dont la négation n’est pas la moindre, et qui est si chère à la science et à son développement.
Avec les membres de l’AECF Lille,
Le Président.
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Lettre de demande soutien (émanant des enseignants chercheurs de l’équipe de recherche « clinique psychanalytique du sujet »).
Chers collègues, chers amis,
Nous profitons d’abord de l’occasion qui nous est offerte pour vous adresser nos vœux les
meilleurs, à toutes et à tous, au seuil de la nouvelle année 2016.
Cette année nouvelle, à l’image de la fin de celle dont elle prend la suite, 2015, est pour notre
équipe de recherche (« Clinique psychanalytique du sujet », Axe 2 du Laboratoire de Cliniques
psychopathologique et interculturelle – LCPI – EA 4591) – plus qu’inquiétante, périlleuse. Il se
joue en effet rien moins que sa survie et, à travers elle, le maintien de la recherche orientée par la
psychanalyse dans notre université.
D’abord, les faits.
Le 25 novembre 2015, le directeur du Laboratoire, Gérard Pirlot, convoque une Assemblée
Générale extraordinaire – dont a été exclue une partie des membres – et y fait voter, hors ordre
du jour, l’exclusion pure et simple des deux Professeurs de l’axe 2 (Sidi Askofaré, directeur de
l’équipe et Pascale Macary-Garipuy ), au motif que nous avons fait état, au cours d’une entrevue
avec le directeur de notre UFR commune, Éric Raufaste, du Rapport d’évaluation de notre
Laboratoire rédigé par les experts de l’HCERES ( Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et
de l’enseignement supérieur), rapport au demeurant public et consultable sur le site de cet
organisme.
Outre le caractère totalement arbitraire et illégal sur la forme, et inconsistant quant au fond, de
cette décision, la demande en annulation introduite dès le 4 décembre 2015 auprès du Président
de l’Université, Jean-Michel Minovez et du V-P du Conseil Scientifique, Daniel Lacroix, est restée
à ce jour lettre morte.
Non seulement les conséquences pour nos collègues (ATER, CDU, Doctorants voire MCF) sont
incommensurables, mais celles-ci s’étendent désormais à notre existence même en tant qu’équipe
et en tant qu’orientation qui soutient et défend des options épistémiques particulières au sein de
notre UFR et de notre université. En effet, avant notre « exclusion » du LCPI, un poste de MCF
de Psychologie clinique du sujet avait été voté par toutes les instances – AG de Département,
Conseil de Département, Conseil d’UFR, Comité technique, Conseil d’Administration – en
faveur de notre équipe dont tout le monde s’était accordé à reconnaître qu’il était anormal qu’elle
soit restée numériquement faible depuis plus de 25 ans.
À la faveur des derniers événements, la direction du LCPI et ses complices cherchent par tous les
moyens à remettre en cause ce poste dont la mise en concours est dans sa phase finale puisque le
calendrier de l’UFR prévoit le vote de son comité de sélection à la réunion du CSQ (Comité
Scientifique Qualifié) du 25 janvier prochain. Cette mise en cause du poste de MCF s’apparente à
une mise en extinction programmée de notre équipe et de l’orientation théorique et clinique
qu’elle défend depuis de nombreuses années.
Par la présente lettre, mes collègues de l’équipe (Laurent Combres, Pascale Macary –Garipuy,
Patricia Rossi et Marie-Jean Sauret) et moi-même vous demandons de manifester publiquement
et auprès des instances de notre université votre soutien et votre solidarité avec notre équipe.
Ce soutien et cette solidarité peuvent prendre des formes différentes selon la nature et
l’ancienneté de nos liens d’échanges et de travail. Ce courrier, adressé aux seuls universitaires de
France, d’Europe, d’Amérique Latine et du Japon, sera suivi d’une pétition ouverte à tous ceux
(universitaires, psychologues, psychanalystes, étudiants et anciens étudiants ou simples citoyens
soucieux du traitement juste et démocratique des questions au sein de l’Université) qui voudront
bien apporter leur soutien à notre équipe pour une sortie favorable de cette crise).
Vos lettres de soutien, en votre nom propre ou/et au nom des formations académiques que vous
dirigez ou auxquelles vous appartenez doivent être adressées le plus tôt possible – soit dès lundi
prochain, en raison des contraintes de calendrier – et simultanément aux adresses électroniques
suivantes :
– presidence@univ-tlse2.fr
– vp-ca@univ-tlse2.fr
– vp-cs@univ-tlse2.fr
– raufaste@univ-tlse2.fr
– sidi.askofare@univ-tlse2.fr
Veuillez agréer, chers collègues, l’expression de nos sentiments dévoués et cordiaux.
Sidi Askofaré
Laurent Combres
Pascale Macary-Garipuy
Patricia Rossi
Marie-Jean Sauret