Après l’intervention d’Adrien LEFEBVRE le samedi 28/09, je lui ai fait part des réflexions suivantes. Je les mets sur le site de l’AECF, et les propose à d’autres, qui seraient éventuellement intéressés.
Cher Adrien,
Je te livre ce qui m’est venu, après l’échange d’hier. Tant mieux que les recherches médico-biologiques se poursuivent : plus elles se développeront, plus elles dégageront la voie(x) de la subjectivité pour mieux mettre en évidence sa logique, c’est à dire le statut de la causalité, et son discours qui se fonde sur le rappel incessant de ce qui est en jeu dans la constitution et l’émergence du sujet, à savoir le vide (le zéro qu’on a évoqué hier), opérant sous la forme du « manque à être ». Or c’est ce manque à être que combat celui ou celle qui choisit furieusement d’être, et de combler ainsi celui ou celle qui le lui demande à travers l’amour qu’il ou elle lui voue. Donc dès qu’on évoque la subjectivité, on évoque l’amour de part et d’autre : je m’identifie -par amour- à ce que je crois être ce qui va combler celui ou celle qui m’aime, en sacrifiant mon existence de sujet, confronté au désir qui provient de ce manque à être essentiel.
Par conséquent l’autisme, quelles que soient les formes cliniques qu’il présente, est l’obstacle majeur, mis en place par un être parlant pour faire échec à la subjectivité, qui implique une altérité indépassable (l’inconscient), et défier le désir en tant qu’il fait valoir l’interdit de l’inceste. C’est à mon avis cela qui passionne les névrosés, qui participent à cette transgression de l’interdit par la prétendue prise en charge qu’ils proposent, voire imposent aux autistes. Voilà ce qui me vient ce matin, mais il y a encore beaucoup à dire.
Amîn HADJ MOURI